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Leur composteur dévore les déchets des citadins 

Les deux référents du composteur collectif EKOVORE angevin place Grégoire Bordillon à Angers

L’Ekovore recueille les déchets de quarante foyers du quartier de La Doutre pour les composter… sans odeur et sans rat ! 

30 % de nos déchets sont composés de matières organiques qui, bien compostées avec l’aide des bactéries, insectes et lombrics, peuvent donner une bonne terre pour amender jardins et jardinières. Trois Angevins, Morane Berthelot, Bérengère Lejeune et Christian Dard, ont réfléchi à comment permettre aux habitants sans jardin de valoriser les restes de leurs repas. Quand on vit en ville, dans un appartement ou une maison sans jardin, difficile de composter épluchures de fruits, de légumes, fleurs fanées, restes de déjeuner, sachets de thé sans agrafes, feuilles, herbes… Tout cela part à la poubelle au lieu de se transformer en or pour les végétaux.

Trois autres prévus en centre-ville 

En 2018, porté par ces trois habitants sensibilisés au problème, le projet de composteur urbain collectif a été retenu lors du vote du budget participatif de la Ville. À la mi-décembre 2019, dans la Doutre, place Grégoire Bordillon était installé le premier Ekovore de la ville, à deux pas de l’école du même nom. « Un prototype était testé à Nantes (Loire-Atlantique) depuis quatre ans. Il a été amélioré pour Angers. Un concours a sélectionné des artisans de la région dans plusieurs corps de métiers intervenant dans la construction de ce matériel : chaudronnier, soudeur, menuisier, Compagnons du devoir et entreprises d’insertion », explique Bérengère 

Lejeune. Elle a rallié, avec Morane Berthelot et Christian Dard, l’association de la Maison de l’agriculture urbaine, qui les a accueillis à bras ouverts. Au loin, la forme pyramidale du composteur gris domine la place. À l’intérieur, deux bacs recueillent les déchets de quarante foyers inscrits lors des permanences des bénévoles. Un troisième bac contient le compost pour la maturation finale. Une plaque anti-nuisible empêche la venue de rats et d’insectes. Quand on s’approche, pas d’odeur persistante, grâce à un revêtement spécial qui garde d’éventuelles odeurs. Le composteur ferme à clé pour éviter les dépôts anarchiques et les dégradations. Christian Dard espère que le quartier va s’emparer du fonctionnement de l’Ekovore. Vingt-cinq bénévoles sont chargés des clés, assurent des permanences le lundi et mercredi, de 18 h à 19 h, et le samedi, de 10 h à 11 h. « On peut s’inscrire sur la liste d’attente pour avoir accès au composteur, qui est déjà complet. On espère qu’il va susciter d’autres initiatives. » Déjà, trois autres Ekovores sont prévus cette année en centre-ville, quartier Lafayette et place Ney. 

Ouest-France

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Réservoir d’eau de façade Reënstok

Reënstok est une colonne-réservoir d'eau pluviale greffée, ici, à la façade d'un immeuble localisé rue Louis Blanc à Paris

Installation de dispositifs de collecte et stockage de l’eau de pluie se greffant sur les façades des immeubles existants, par Studio Faltazi, designers

Imaginé par les designers du Studio Faltazi, Reënstok est un réservoir de façade se substituant aux descentes d’eaux pluviales pour les valoriser in situ : arrosage des balcons, des jardins en pied d’immeuble et des murs végétalisés. En juillet 2019, un premier réservoir de façade est installé rue Louis Blanc (Paris 10) avec le soutien de Paris Habitat et de la DPE, suivi d’un second réservoir installé en 2020, rue Delesseux (Paris 19).

Reënstok, réservoir d’eau de façade
Le changement climatique reste le problème le plus pressant pour notre planète, et les grandes zones métropolitaines sont les premières victimes de la détérioration de la qualité de l’air, de la surchauffe urbaine et de la modification de la relation entre l’homme et la nature. Il existe déjà un certain nombre de solutions pour ralentir, voire stopper complètement, l’impact destructeur de l’homme sur notre planète. Les luminaires urbains représentent une enzyme technique qui peut contribuer à générer de nouvelles actions et de nouveaux usages dans nos villes.

En moyenne, le service des eaux de Paris prélève, déplace, traite et distribue chaque jour 483 000 m3 d’eau potable à 3 millions d’usagers. Il propose également de l’eau non potable aux entreprises et aux collectivités comme alternative. Paris a la chance de posséder 2 000 km de canalisations d’eau non potable puisée dans la Seine et le canal de l’Ourcq qui servent à l’arrosage des jardins et des parcs, au nettoyage des rues et à l’entretien du réseau d’assainissement. En complément de ce service, nous proposons d’installer des réservoirs d’eau en façade en remplacement des gouttières. 

L’eau de pluie stockée dans des réservoirs ou des tampons de nouvelle génération n’ira plus directement dans les égouts. Elle sera collectée et stockée pour être utilisée sur place, pour l’arrosage des plantes et des fleurs des balcons, des jardins du rez-de-chaussée et des murs végétalisés. Pour évaluer l’économie totale d’eau potable, ces réservoirs sont reliés au réseau Lora ; ils fournissent ainsi des informations préalables au service public de l’eau de Paris.


Ce dispositif a également une autre fonction, régulatrice : en absorbant l’excès d’eau lors des orages à Paris pour éviter les débordements des stations d’épuration et pour assurer le débit nécessaire au bon fonctionnement des égouts lors des périodes de sécheresse. Composés de modules de formes variées et empilables à n’importe quelle hauteur, ces réservoirs peuvent atteindre les corniches et les balcons les plus hauts d’un immeuble, jusqu’au toit. Ce système se purge de lui-même lorsque les températures descendent en dessous de zéro.

Conçu comme un simple parallélépipède vertical en inox brossé pour réfléchir son environnement, ce réservoir de façade est composé d’un meuble de distribution au pied de l’immeuble et de modules que l’on peut superposer sans limite de hauteur.

Véritable volume tampon, le réservoir de façade joue également un rôle de régulateur en absorbant les surplus d’eau lors des orages pour en différer l’utilisation en périodes sèches : il contribue ainsi à la mise en oeuvre du Plan Parispluie (zonage pluvial à Paris).

Juillet 2019 : Installation d’un premier réservoir de façade, Paris 10
Expérimenté pour la première fois à Paris sur un immeuble de logements, propriété de Paris Habitat et situé 2 rue Louis Blanc dans le 10e arrondissement, Reënstok se substitue aux descentes d’eau pluviale existantes. Stockée dans ces citernes-tampons d’un nouveau genre, l’eau de pluie ainsi collectée ne rejoint plus directement les égouts. Elle est récupérée pour une valorisation in situ permettant d’arroser sans consommation et frais les espaces verts de l’ensemble d’habitation et d’un jardin partagé géré par une association de quartier.

Juillet 2020 : Installation d’un second réservoir de façade, Paris 19
Un second réservoir est installé sur la façade d’un immeuble rue Desseuleux, Paris 19, afin de collecter les eaux pluviales.

Un projet soutenu par Pavillon de l’Arsenal