Planter un urinoir dans une botte de paille… Quelle drôle d’idée !
Au Center for Alternativ Technology à Pantperthog au Pays de Galles, les visiteurs sont invités à uriner sur des bottes de paille !
Une invitation à associer deux déchets communs :
👉 l’urine (de l’azote)
👉 la paille (du carbone)
Un objectif : Fabriquer du fumier et plus précisément du fumain (fumier humain). Un amendement gratuit pour le jardin-potager !
Première observation, uriner sur une botte de paille peut entraîner quelques désagréments… des éclaboussures en retour par un jet d’urine mal accueilli.
Les idées fusent…
Et si nous urinions directement dans des urinoirs fabriqués en paille… c’est-à-dire, agglomérer ce déchet céréalier pour en faire un objet ! Fabriquer un moule et produire des pièces. Seulement imprégnées d’urine, elles se dégraderont irrémédiablement…
Et puis…trop énergivore à fabriquer, à transporter… Une ACV (Analyse du Cycle de Vie) pas vraiment optimisée !
Autre solution : Et si nous plantions tout simplement un entonnoir au cœur d’une botte de paille ? Un urinoir/entonnoir… un URITONNOIR ! 💡
Les premières silhouettes sont esquissées. Le choix du matériau semble stratégique.
Un objet lié à l’environnement … donc forcément biodégradable… en amidon de maïs par exemple pour être compostable ? Nouvelle impasse côté ACV.
La limite des matériaux biodégradables… en contact avec l’urine. L’urinoir deviendra, par défaut, JETABLE. Il nécessitera une quantité d’énergie et de matière pour le produire et le produire et le produire à nouveau…
Cet ustensile DOIT ÊTRE RÉUTILISABLE donc pensons “DURABLE”.
En INOX ?… Trop lourd pour se maintenir dans la paille !
Fabriquons-le dans le même matériau que les écocups, ces gobelets consignés communément croisés sur les festivals. Donc en plastique. Il existe des contextes où ce matériau à une réelle pertinence. Le choix s’oriente sur le PP, le polypropylène, un plastique recyclable.
Et comme l’urinoir a pour vocation d’être utilisé à l’extérieur, protégeons-le des UV et du GEL.
Une des principales difficultés en éco-conception consiste à identifier le JUSTE matériau.
Contrairement aux écocups, que l’on accumule chez soi (la consigne appliquée n’étant toujours pas suffisamment élevée, 1€…), personne ne quittera un festival avec un urinoir sous le bras…
Ainsi naît l’uritonnoir !
Un petit objet très accessible, découpé dans une feuille de PP, expédié à plat et à monter soi-même.
Un petit objet qui raconte une histoire toute simple :
Cessez de disperser vos urines à tout vent !
Préférez-la concentrer dans une botte de paille.
Et ainsi, valorisez-la en engrais pour votre jardin-potager !